ÉVOLUTION SOCIÉTALE

1. Une certaine EXCELLENCE dans les ANNÉES 70/80

des SUCCÈS CONSIDÉRABLES

Il s’agit de la grande époque de l’industrie française, lorsqu’elle était notamment leader mondial du nucléaire civil, du Train à Grande Vitesse, ou encore du lancement de satellites par la fusée Ariane.
Le domaine de la culture brillait également, avec par exemple Louis de Funès ou Jean-Michel Jarre qui conquéraient le monde.

Les fondements de cette excellence industrielle et culturelle ont été:
– l’orientation, par l’Etat, de l’économie vers les secteurs fondamentaux

– un haut niveau scolaire (dans le primaire, le secondaire et l’enseignement supérieur) depuis l’Entre-deux-guerres
– des valeurs fortes (respect des autres et souci de l’intérêt général, qui faisaient une société unie)
– le sacrifice au travail de la « génération silencieuse »,
née dans l’Entre-deux-guerres, et partie à la retraite dans les années 80, qui a eu des conditions de travail pénibles et peu de temps de loisir.

MAIS AUSSI le DÉVELOPPEMENT de PROBLÈMES

L’essor économique s’est accompagné de celui de la pollution. Cependant, à cette époque, qui n’avait pas encore connu l’accélération du réchauffement climatique, ni l’effondrement général de la biodiversité,
les luttes environnementales restaient encore limitées. Les luttes étaient essentiellement sociales.
Cette époque a également connu l’avènement du consumérisme – de la société de consommation, en lien avec le développement de la publicité et du néolibéralisme.

Aussi, face à cette idéologie de la croissance à tout prix, le Club de Rome, publiait en 1972 le rapport Meadows intitulé « Les limites de la croissance », dans lequel il signifiait aux politiques qu’une croissance infinie sur une Terre de taille finie et avec des ressources facilement exploitables finies, était physiquement impossible.

2. puis un certain DÉCLIN SOCIÉTAL PROGRESSIF

1. MODÉRATION PRÉALABLE

Grâce à la formation professionnelle, la plupart des compétences professionnelles persistent.

Il convient également de rappeler qu’il existe encore nombre de personnes avec des valeurs fortes, qui œuvrent pour de nobles causes, que ce soit dans le domaine de l’écologie ou d’autres domaines.
Nombre de personnes possèdent également une certaine culture générale.
Ce qui suit est néanmoins relatif à l’évolution générale de la société.

2. La PERTE de VALEURS

Les VALEURS FORTES de la GÉNÉRATION SILENCIEUSE

La « génération silencieuse » a été élevée durement, avec notamment les valeurs du RESPECT DES AUTRES et de L’HONNEUR, dont elle est restée imprégnée.

De plus, ayant connu la guerre et la misère, elle savait faire la différence entre L’ESSENTIEL et LE SUPERFLU, et était sensible au GASPILLAGE.

Ayant vu des membres de leur famille sacrifier leur vie pour la Patrie contre le nazisme, elle savait aussi ce qu’était L’INTÉRÊT GÉNÉRAL et s’intéressait à la CHOSE PUBLIQUE.

La PERTE de VALEURS chez GÉNÉRATIONS SUIVANTES

Par la suite, ces valeurs humanistes se sont progressivement érodées chez nombre de boomers.
Puis, la plupart des personnes des générations suivantes (X, Y, Z) n’ont pas été imprégnées de ces valeurs, ni à l’école ni au sein du foyer familial.

Le manque de respect des autres est désormais visible partout.
Les nombreux problèmes de voisinage en témoignent également. Il existe de nombreuses personnes qui ne respectent rien (bruit à toute heure, faire brûler de l’herbe, salissures diverses etc) et d’autres qui ne tolèrent rien et cherchent des ennuis aux autres.

La perte du sens de l’honneur se traduit par le fait que « les paroles ne valent plus rien (dans la plupart des cas, tellement il y a de personnes qui ne respectent pas leur parole). Seuls comptent les actes ».
Par ailleurs, nombre de rendez-vous, par exemple chez des professionnels de santé, ne sont pas honorés.

Cela contribue largement à un fort déclin dans la qualité des relations humaines.
Ainsi, la plupart des personnes ne savent plus dire « merci » lorsqu’on leur rend un service ni « désolé » lorsqu’elles commettent une erreur. Nombre de messages écrits restent également sans réponse.

La perte du sens de l’intérêt général et de l’intérêt associé pour la chose publique provient du culte de l’individualisme, associé à celui du matérialisme, avec pour modèle le système américain.

Cet individualisme forcené a également fait diminuer le niveau d’empathie.
Les Rita Mitsouko, dans la chanson Y’a d’la haine, avaient formulé ainsi ce phénomène: « Est-ce que mon cœur est desséché à force d’aimer les objets ? ».

3. Les FACTEURS de PERTE de CONNAISSANCES – de CULTURE

La BAISSE du NIVEAU SCOLAIRE dans l’ENSEIGNEMENT GÉNÉRAL

(primaire et secondaire), dans les années 2000 et 2010.
Tous les classements internationaux, et les avis des professeurs l’attestent.
Les principales causes de cela sont: (cf école)
– la moindre qualité des programmes scolaires (en premier lieu)
– le moindre niveau d’exigence (avec des notations trop larges)
– la fin du redoublement obligatoire (ce qui amène des élèves qui n’ont pas de bases jusqu’au bac)
– la perte d’autorité des professeurs (c’est-à-dire leur grande difficulté à pouvoir sanctionner les élèves fauteurs de trouble)
– la distraction permanente des élèves par leur smartphone.

Remarque: le niveau scolaire atteint par une personne n’est pas représentatif de son niveau d’ouverture intellectuelle. L’immense majorité des personnes très diplômées oublient, après leurs études, presque tout ce qu’elles ont appris durant leurs études, en dehors de ce qui est nécessaire à l’exercice de leur profession.
A l’inverse, certaines personnes qui ont fait peu d’études apprennent tout au long de leur vie, notamment en visionnant des reportages intéressants et en discutant avec d’autres personnes.

La société a ainsi perdu une grande partie de sa culture générale.
Si la culture générale n’est pas indispensable à la vie, il s’agit tout de même d’une dimension de l’être humain.
Les œuvres des grands écrivains français (La Fontaine, Molière, Hugo etc), qui nous ont tant éclairé sur la nature humaine, qui avaient façonné la culture française, et contribué fortement à une certaine sagesse et psychologie populaires, ont été largement oubliées.
Ceux-ci sont d’ailleurs devenus nettement moins connus que certains joueurs de foot.

Les figures de style sont également moins bien connues: métaphore, allégorie, métonymie, litote, euphémisme, périphrase, anaphore, antonomase etc.

L’ABSORPTION dans le DIVERTISSEMENT et les RÉSEAUX SOCIAUX

● ÉVOLUTION HISTORIQUE des PROGRAMMES de DIVERTISSEMENT

Le goût pour le divertissement a toujours existé. Les Romains réclamaient déjà « du pain et des jeux », sous-entendu, « pas de la culture ou des activités intellectuelles ».
Néanmoins, à partir des années 60, un large accès à l’enseignement secondaire et supérieur, associée à la hausse du niveau de vie et à une croissance de l’offre culturelle, a généré un intérêt conséquent pour la culture chez une partie importante de la population.

Par la suite, les programmes de divertissement se sont multipliés selon 4 grands paliers:
– dans les années 1980 avec le développement de la télévision, notamment les « séries américaines »
– dans les années 1990 avec la multiplication des chaînes de télévision par le câble et le satellite,
– dans les années 2000 avec Internet (réseaux sociaux, jeux etc) sur l’ordinateur
– dans les années 2010 avec Internet sur le smartphone, accessible en permanence
Cela a entraîné une forte hausse du temps passé devant les écrans, à consommer des programmes de divertissement (sport professionnel, émissions de téléréalité etc).

● L’ASSOCIATION avec la PUBLICITÉ (ABRUTISSANTE)

De plus, ces programmes de divertissement sont fortement assortis de publicité.
Les panneaux publicitaires situés tout le long des terrains de foot ou de rugby ont été remplacés par des écrans aux messages changeants, ce qui constitue une publicité beaucoup plus « agressive », intrusive qu’auparavant.

● LA NOCIVITÉ DÉPEND de la QUANTITÉ CONSOMMÉE

Il ne s’agit pas de décrier les programmes de divertissement en tant que tels, bien que la publicité très agressive à travers les écrans soit une mauvaise chose en soi.
Ces programmes servent à « se vider la tête », à arrêter de penser pendant un certain temps pour que le cerveau se repose.
Il en va de même d’autres activités telles que écouter de la musique.
Il s’agit de constater les excès de consommation de divertissement au cours des dernières décennies, et des conséquences funestes de cela sur la société.
Une comparaison peut être réalisée simplement avec la consommation de vin ou d’un autre alcool: si la consommation d’un verre par jour n’est pas mauvaise pour la santé (voire même bénéfique), consommer plusieurs bouteilles par jour est, par contre, très mauvais pour la santé physique et mentale.

● LES RÉSEAUX SOCIAUX

Ils constituent des outils de communication très pratiques.
Néanmoins, ils ont été pensé de manière à générer des addictions (notamment par le système des « likes »).
En effet, le but de ces entreprises est de captiver les utilisateurs le plus longtemps possible, afin que ceux-ci consomment un maximum de publicité, qui est leur source de rémunération.

● CONSÉQUENCES d’une CONSOMMATION EXCESSIVE de DIVERTISSEMENTS

Aujourd’hui, la population, qui baigne durant une grande partie de son temps dans cet environnement de divertissement et de publicité, ne peut pas ressortir indemne de cela, loin de là, contrairement à ce qui pense la population. L’humoriste Blanche Gardin a réalisé un sketch sur cela.
La population est donc nécessairement imprégnée de cela dans son inconscient, ce qui la pousse automatiquement, par réflexe, à consommer à nouveau des programmes de divertissement et de la publicité.
Le divertissement et les produits vantés par la publicité finissent donc être ressentis comme des choses importantes car l’inconscient en est imprégné.
Le divertissement a pris autant de place dans l’espace mental de la société, que la religion chrétienne jadis, mais il est vide de valeurs, contrairement à cette dernière.
Cela contribue donc très fortement à « l’abrutissement des masses » que les intellectuels évoquaient dans les années 80 et 90, et qui a atteint un niveau extrêmement élevé. Cela ne concerne pas que les catégories populaires, mais l’ensemble de la population, qui baigne en permanence dans cet environnement abrutissant.

Cette absorption dans le divertissement, notamment dans l’espace numérique, ne semble pas rendre une grande partie de la société plus heureuse, comme en témoigne le nombre important de personnes en souffrance psychologique.

Le POUVOIR LESSIVANT du JOURNAL TÉLÉVISÉ

Le journal télévisé est, par nature, aliénant. Le flux d’informations juxtaposées, d’importance très variables et sans prise de recul permettant une analyse approfondie, lessive l’esprit du téléspectateur.
Il en va de même des informations à la radio.
De plus, les résultats dans le sport professionnel, les faits divers, les intempéries et les guerres y occupent une place prépondérante (car cela génère de l’audimat) au détriment des analyses de fond.
La répétition d’images horribles de guerre, d’accident, d’intempéries etc sans que le téléspectateur y soit confronté, finit par rendre ces choses banales dans l’inconscient du téléspectateur, ce qui génère, de manière générale, de l’indifférence.

… et des DÉBATS POLITICIENS PEU INTÉRESSANTS

Par ailleurs, les débats entre politiciens sont érigées en spectacle de joutes verbales pour faire de l’audimat. Chaque politicien essaie principalement de décocher des « punchlines » devant ridiculiser son adversaire, au détriment de la réflexion de fond.
La plupart de ces débats entre politiciens ne sont même pas audibles tellement ces derniers parlent en même temps, en s’aboyant les uns les autres, au lieu de parler à tour de rôle.

Suggestions d’activités de remplacement

Il s’agit de retrouver des plaisirs plus profonds et durables que ceux liés aux programmes de divertissement et autres programmes lessivants.
L’espace physique apporte des sources d’équilibre plus fortes que l’espace étriqué des réseaux sociaux, des jeux vidéos et autres programmes de divertissement.
Toute la richesse d’un paysage ou d’une personne en face de soi est plus appréciable que ces divertissements, qui ne devraient occuper qu’une faible partie de notre temps libre.
Les promenades dans la nature ou la participation à des associations sont, par exemple, des activités plus enrichissantes que de rester avachi devant un programme de divertissement.

Une MOINDRE PLACE RELATIVE de l’ÉCRIT

L’écrit a pris proportionnellement moins de place relative dans l’espace d’information.
Or, par nature, le format écrit est, au niveau de l’apprentissage, infiniment supérieur au format audiovisuel, sauf dans les quelques cas où ce format est utile, par exemple afin de présenter un exercice physique. Il est infiniment plus facile d’apprendre à partir d’un texte plutôt à partir d’une vidéo car il est possible de s’y référer très facilement et d’en conserver une mémoire visuelle. A contrario, l’immense majorité des informations acquises en visionnant une vidéo sont très rapidement oubliées.
Cependant, nombre d’interviews, de reportages, et autres présentations intéressantes se trouvent désormais sur des sites internet d’information (Youtube etc) en format audiovisuel.

Suggestions pour transcrire les vidéos en textes

Pour un résultat sommaire, aller en bas du descriptif d’une vidéo Youtube et cliquer sur « afficher la transcription », puis cliquer sur les 3 petits points verticaux et supprimer l’horodatage, puis copier/coller le texte sur une page Word (ou autre logiciel de traitement de texte). Il est possible de supprimer les retours à la ligne en utilisant la fonction: remplacer ^p par [un simple espace].

Pour un résultat de meilleure qualité, il est également possible de télécharger la vidéo par le site y2mate.com puis d’utiliser le site riverside, lorsque celui-ci est pleinement fonctionnel, surtout en matinée lorsque les serveurs sont peu occupés. Puis faire un copier/coller sur Word.

Ensuite, il est nécessaire de mettre en évidence les passages intéressants, éventuellement avec 2 niveaux d’importance, afin de pouvoir s’y référer facilement.
Il est également utile de conserver le lien vers la vidéo d’origine comme preuve de ces propos si ceux-ci sont cités, et afin de pouvoir retrouver les images et vidéos dans le cadre d’un reportage ou d’une présentation.

De même, lorsque l’on se rend à une réunion ou à une conférence, il est nécessaire de prendre des notes afin de pouvoir les relire, sans quoi, les informations acquises sur le moment sont très vite oubliées.

Une PRESSE ÉCRITE GÉNÉRALISTE MAINSTREAM DEVENUE MOINS INTÉRESSANTE

A contrario, la presse écrite est, par nature, d’un intérêt infiniment supérieur à la presse audiovisuelle car elle permet au lecteur de s’extraire du flux général d’informations pour sélectionner uniquement les informations qui l’intéressent. Le lecteur est dans une démarche intellectuelle active de recherche d’informations, pouvant se référer également à des articles précédents sur le même thème ou à ses recherches personnelles pour compléter les informations contenues dans un article. A contrario, le téléspectateur ou auditeur, est dans une démarche intellectuelle passive d’absorption.

Cependant, les articules liés aux faits divers, aux intempéries, au divertissement, aux sondages politiques et à la politique politicienne y occupent désormais une place prépondérante, répondant à l’évolution des attentes des lecteurs.
A cela s’ajoutent désormais de très nombreux articles spéculatifs inutiles, notamment sur ce que pourrait annoncer un dirigeant politique.
Cette part prépondérante accordé aux informations peu intéressantes se fait au détriment de celle relative aux sujets de fond. Aussi la presse n’est pas le contre-pouvoir qu’elle est censée être.
La presse, sous contrainte de rentabilité économique, entretient et accentue cette déconnexion de la population par rapport aux sujets de fond. Elle génère un cercle vicieux: moins la population s’intéresse aux sujets de fond, moins il y a d’articles de fond, moins la population s’intéresse aux sujets de fond.

Par ailleurs, il est fréquent que les chiffres comparatifs fournis par la presse n’aient pas de sens.
Par exemple, comparer la fréquentation d’une station de ski par rapport à celle de l’année précédente n’a aucun sens parce que les variations météorologiques peuvent expliquer cela. Le chiffre de fréquentation d’une année devrait être rapproché de la moyenne des 10 dernières années.

Toutefois, au niveau local, le média « Scoop it Aure-Louron » effectue de la « curation de contenu »:
il sélectionne les informations les plus intéressantes parues dans la presse locale. Il publie également des informations en provenance des collectivités locales, et écrit ses propres articles.

La presse écrite spécialisée est également restée d’un bon niveau.

Suggestions d’utilisation de la presse écrite

Comme pour les vidéos, il s’agit d’enregistrer les articles intéressants sur un document Word, et de mettre en évidence les passages intéressants afin de pouvoir s’y référer ultérieurement.

en conséquence de cela:

une MOINDRE MAITRISE de la LANGUE FRANÇAISE, notamment de son VOCABULAIRE

La PERTE de VOCABULAIRE

Les mots suivants (et autres mots associés: adjectif par rapport au nom commun etc) sont devenus plus ou moins rares dans l’espace médiatique et politique:

● sur les mentalités
mentalité, esprit, âme, dignité, indignité, vice – vertu, morale, éthique, cynisme, égoïsme, bassesse, ignominie, compromission, perversion, lâcheté – courage, générosité, égoïsme, superficialité – profondeur, vacuité, vanité, hypocrisie, dogme – dogmatique, avoir des œillères, remise en question, capacité d’écoute

● sur les relations humaines
respect, décence, savoir se tenir, empathie, courtoisie, délicatesse, attention

● sur la connaissance
inculture, ignorance crasse, incompétence, illettrisme, bêtise, sottise, ridicule, lapalissade, poncif, platitude

● sur la société
perte de valeurs, délitement, déliquescence, déclin, régression, décadence, médiocrité, inconsistance, laisser-aller, incurie, inconséquence, imprévoyance, essentiel – superflu, gaspillage, consumérisme, futilité, cupidité, matérialisme, hédonisme, idéalisme, humanisme, sobriété, élégance, émerveillement, épanouissement, intérêt général, bien-fondé, citoyenneté, sacrilège

● sur la manipulation
manipulation, conditionnement, subliminal, démagogie, enfumage, abrutissement, crétinisation, lobotomisation, lessivage des esprits, infantilisation, aliénation, aveuglement, cécité, tartufe – tartuferie, baratin, roublardise, bagout, artifice, sophisme, langue de bois, obséquieux, mielleux, tromperie, escroquerie

Or, ces mots, qui étaient largement utilisés jusqu’aux années 90, sont nécessaires à un esprit critique, afin de pouvoir caractériser, en partie, l’évolution de notre société depuis les années 70/80 jusqu’à aujourd’hui, ainsi que l’action (ou inaction) de certains politiques.

Le GALVAUDAGE des MOTS

De plus, certains mots sont désormais galvaudés* dans l’espace médiatique, par des professionnels de la communication.
* définition du CNRTL (Centre National de Ressources Textuelles et Lexicales): « Affaiblir la portée, la valeur d’un mot par le mauvais emploi qu’on en fait ».
Par exemple, un bon joueur de foot est qualifié de « génie » réalisant un « chef d’œuvre » par le commentateur dès lorsqu’il réalise un match remarquable. De même, le mot « mythique » est très souvent employé par les services de communication des collectivités, pour essayer de valoriser un lieu, même si celui-ci ne présente qu’un intérêt local.
Le terme de « vendeur » a été remplacé par celui de « conseiller ».
Ce galvaudage des mots se retrouve aussi dans l’espace physique.
Ainsi, certaines agences immobilières s’appellent « cabinet immobilier » car cela possède une connotation sérieuse, évoquant le monde médical ou du notariat.

La population finit par intérioriser ces mots galvaudés à force de les voir ou de les entendre.
Cela lui fait donc perdre le sens de certains mots, qui permettaient de prendre la mesure de ce qui est important et de ce qui ne l’est pas.

CONSÉQUENCES SOCIÉTALES

Aussi, la plupart des personnes n’ont plus à l’esprit les mots – le vocabulaire critique, pour pouvoir penser ce qui pose problème. Une large proportion d’entre elles les a même complètement oubliés.
Cela diminue considérablement les ressorts intellectuels et émotionnels de la société pour lutter contre les aberrations de ce monde.
En relation avec cela, l’indépendance d’esprit (ou l’esprit critique), la capacité d’écoute et de remise en question, et même le sens de l’humour (qui découle de ces précédentes qualités), sont aussi devenues des qualités de plus en plus rares.

une PERTE d’INTÉT pour:

La NATURE

● UN MOINDRE NIVEAU de CONNAISSANCE

Dans cette tendance générale, le niveau de connaissance du milieu naturel a également diminué.
Par exemple, peu de personnes sont aujourd’hui capables de reconnaître les essences d’arbres les plus communes (chêne, hêtre, bouleau, châtaigner, frêne, noisetier etc), les oiseaux les plus communs (moineau, mésange, buse, milan royal etc), de même que les animaux, poissons (truites, vairons etc), insectes les plus communs, ainsi que les principaux sommets des alentours de leur zone de vie.
Cela contribue aussi à la diminution du goût pour la nature. Toutefois, certaines personnes apprécient tout de même les espaces naturels en ayant peu de connaissances sur ce milieu.

● Les FACTEURS de PERTE de CONTACT – de GOÛT

Déjà, en 1964, Carl Gustav Jung exprimait la perte de contact avec la nature que générait le mode de vie moderne par rapport au lien étroit qu’entretenaient les civilisations primitives animistes avec la nature: « Le tonnerre n’est plus la voix irritée d’un dieu […] La rivière n’habite plus d’esprits, l’arbre n’est plus le principe de vie d’un homme, et les caverne ne sont pas habitées par des démons ».

A partir des années 2000, le temps très important passé devant les écrans, dans l’espace numérique, a aussi grandement contribué à faire perdre le contact – le goût pour la nature à grande partie de la population.
Le moindre nombre de promeneurs comparativement aux années 80 en est probablement la manifestation.

● De NOMBREUSES PERSONNES DÉCONNECTÉES

De nombreux sentiers, très agréables et facilement accessibles, sont même devenus déserts alors que ceux-ci étaient très fréquentés il y a quelques décennies.

Une large partie de la population a donc perdu sa capacité d’ÉMERVEILLEMENT devant la nature, qui est une richesse personnelle.
Einstein disait à ce sujet: « Un homme qui n’est plus capable de s’émerveiller a pratiquement cessé de vivre […]. Celui qui n’a pas connu cette émotion, qui ne possède pas le don d’émerveillement ni de ravissement, autant vaudrait qu’il fut mort: ses yeux sont fermés ».

Une grande partie des personnes qui se rendent « à la montage », notamment skier, souhaite simplement « changer d’air » dans un cadre différent de celui de leur lieu de vie (urbain pour la plupart d’entre elles). Pour ces personnes, le paysage n’est qu’un vague décor, sans qu’elles ne connaissent le nom des sommets, ni la biodiversité de ces montagnes.

● Un LIEN avec la SANTÉ PUBLIQUE

Par ailleurs, la proportion de personnes en surpoids a considérablement augmenté lors de ces dernières décennies. Or, le surpoids gêne s’exercice physique. Cela est donc un frein à la pratique de la marche et donc au fait de développer et de maintenir un goût pour la nature.

Les médecins exhortent également leurs patients à marcher régulièrement, ce qui est l’exercice physique de base pour se maintenir en bonne santé. Cependant, nombre de patients trouvent toujours un prétexte pour ne pas le faire, car cela les ennuie profondément, par manque de goût pour la nature.

● CONSÉQUENCES POLITIQUES

Ce moindre intérêt pour la nature explique aussi la faible proportion de personnes engagées pour la protection de l’environnement, donc des résistances insuffisantes aux projets particulièrement destructeurs de l’environnement, qui sont malheureusement de plus en plus nombreux.

suggestions pour acquérir ou retrouver le goût pour la nature

Pour cela, il est d’abord nécessaire de prendre conscience de l’espace étriqué, « minuscule », des réseaux sociaux et autres espaces numériques addictifs, et de retrouver le goût de l’espace physique et de la nature en particulier.
Il s’agit de savoir apprécier le ciel, les nuages, la luminosité, le vent, le sentier, les arbres alentours, le chant des oiseaux, les animaux, les insectes etc.
L’application Merlin Birds permet de reconnaître les oiseaux d’après leur chant.
Chacun promenade est une petite immersion dans la nature, une petite aventure unique.

Il est possible de commencer par se rendre dans les sites les plus spectaculaires, qui sont donc les plus « sensibilisants », par exemple Gavarnie, le Pont d’Espagne à Cauterets en direction du Vignemale, les lacs d’Aumer et Aumar avec vue sur le Néouvielle. Le printemps peut être considéré comme la plus belle saison, avec les cascades, névés, la flore etc. Pourtant, la montagne est peu fréquentée à cette période de l’année.
A partir de cette reconnexion à la nature, il est possible d’apprécier ensuite des sites d’intérêt local.

Certaines associations naturalistes, les clubs de randonnées et autres accompagnateurs en montagne permettent de se familiariser avec la nature.
Des professeurs de yoga proposent des promenades sensorielles afin de cultiver de bonnes sensations au contact de la nature.

Le PATRIMOINE HISTORIQUE

De la même manière, l’intérêt pour le patrimoine historique semble avoir diminué, alors que celui-ci était important il y a une trentaine d’années.
Les retraités constituent la plus grande partie de la clientèle visitant les lieux historiques.

Les ARTS VISUELS

Etant donné la faible fréquentation actuelle des galeries d’art, il semble évident que l’intérêt pour les arts visuels a également diminué.

La GASTRONOMIE

Les pizzas et burgers-frites ont largement remplacé les nombreux plats traditionnels dans la plupart des restaurants, répondant ainsi aux nouvelles attentes de la clientèle. Un certain appauvrissement gastronomique, à l’échelle de la société, s’est donc produit lors de ces dernières années.
En 1976, le film L’aile ou la cuisse traitait du début de la perte de culture gastronomique à travers le développement de l’industrie agroalimentaire, représentée par le personnage cynique de Tricatel.
Cf également la scène de la fabrication du poulet et de la truite.

La MUSIQUE

Celui-ci semble mieux résister à la perte de culture générale, par son côté festif, même si l’intérêt pour certains styles de musique, comme le rock, semble avoir nettement diminué.

3. Une DÉMOCRATIE DÉSORMAIS à BOUT de SOUFFLE

SYNTHÈSE de ce qui PRÉCÈDE

Notre société a largement perdu les valeurs de respect des autres et de sens de l’intérêt général.

Elle a également été largement LESSIVÉE (absorbée, imprégnée et droguée) par l’infinité de programmes de divertissement et par les réseaux sociaux accessibles en permanence, le tout fortement assorti de publicité.
Cela lui a fait largement perdre le goût pour la connaissance, la nature, l’art sous toutes ses formes, ainsi que pour la chose publique.

Elle est ainsi devenue largement INDIFFÉRENTE par rapport à tout ces éléments fondamentaux, et a ainsi perdu une large part de son humanité.

Elle est en état d’anesthésie générale (sauf quelques minorités engagées) par rapport aux enjeux actuels.
Le site JesuisleClimat a réalisé cette caricature sous format vidéo, qui illustre cela.

Suggestions pour retrouver le goût pour la connaissance, et la compréhension du monde

– prendre pleinement conscience des facteurs qui lessivent l’esprit

– chercher les informations qui nous intéressent le plus, auxquelles nous sommes le plus sensibles
– Pour cela, Internet, et notamment Wikipédia, permet un accès facile à la culture
– transcrire en texte les interviews intéressantes que l’on trouve sur Youtube cf ci-dessus.

– les plus grands films de l’histoire du cinéma sont également disponibles sur Internet.

CITOYENNETÉ

La société a largement perdu le sens de la citoyenneté.
De nombreuses personnes ne vont même plus voter par désintérêt pour la chose publique, alors qu’il existe des différences importantes entre les programmes des différents partis. Elles pourraient au moins voter par défaut en choisissant le candidat qui leur semble le moins mauvais, en comprenant qu’un programme politique est construit pour répondre aux attentes de différentes catégories de personnes, afin de recueillir un maximum de suffrages. Si ce choix peut être difficile, il est tout de même à effectuer.
Elles laissent donc les autres décider à leur place de l’avenir de la France et de ses collectivités,
renonçant ainsi à leur qualité de citoyen, qui constitue pourtant une dimension de leur humanité.

QUALITÉ des DÉCISIONS POLITIQUES

Si le souci de l’intérêt général et le goût pour la connaissance – l’ouverture intellectuelle ne sont pas nécessaires à l’exercice de la plupart des professions, cela est nécessaire au bon fonctionnement de la démocratie.
En effet, sans le souci de l’intérêt général, et sans connaissance suffisante de la langue française, de l’Histoire, de l’évolution de la société au cours des dernières décennies, des enjeux climatiques et énergétiques, des enjeux d’urbanisme etc, une société a du mal à prendre de bonnes décisions sur des sujets complexes pour construire un avenir viable. cf déclin politique.

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