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MENTALITÉ de CERTAINS ÉLUS
et QUALITÉ de leurs DÉCISIONS
au NIVEAU LOCAL
Comment certaines remarques de citoyens peuvent-elles être à ce point ignorées ?
Comment certains équipements publics peuvent-ils être aussi mal conçus ?
Cela est une conséquence de la perte de valeurs et d’ouverture intellectuelle de la société au cours de ces dernières décennies cf évolution sociétale.
La SITUATION dans de NOMBREUSES COLLECTIVITÉS
1. PRÉAMBULE
■ CERTAINES COLLECTIVITÉS SONT BIEN GÉRÉES
Dans celles-ci, les dépenses sont maitrisées et les investissements sont réussis.
Les problèmes de sécurité routière y sont également traités correctement.
■ Le DÉVOUEMENT et la COMPÉTENCE de CERTAINS ÉLUS
Nombre de conseillers municipaux effectuent bénévolement un grand travail pour le bien de la communauté pour lequel ils doivent être honorés. Ils devraient d’ailleurs recevoir des indemnités, alors que, dans les villages, celles-ci sont versées uniquement au maire et aux adjoints.
Ce travail est généralement ingrat car il est peu reconnu par la population.
Certains adjoints, dans les villages, effectuent également un travail remarquable par rapport aux indemnités modestes qu’ils perçoivent.
Les maires perçoivent des indemnités plus conséquentes, généralement en rapport avec le travail qui leur est confié.
■ des ÉLUS à l’IMAGE de la SOCIÉTE
Les élus ne sont généralement ni meilleurs ni pires que la plupart des autres personnes.
Comme elles, ils sont avant tout le produit de la société dans laquelle ils évoluent.
Par ailleurs, une grande partie des électeurs possède également un certain cynisme: celui de la prime à la corruption, c’est-à-dire que les politiciens les moins vertueux (ceux ayant fait l’objet de condamnations, ou ayant été mêlés à nombre d’affaires) sont souvent les mieux élus.
Les Inconnus avaient réalisé un sketch traitant de cette prime à la corruption (ainsi que des questions de bas étage posées par les journalistes).
De plus, lorsqu’un politique choisit d’élever le niveau d’une campagne électorale en soulevant des questions pertinentes, cela ne lui fait pas forcément gagner des voix. En effet, d’autres candidats, qui choisissent de faire de la démagogie et d’en dire le moins possible sur le fond, peuvent réaliser un bien meilleur score.
2. L’INCURIE
« Indifférence et manque total de soin ou d’application dans l’exercice d’une fonction ou dans l’exécution d’une tâche ». (CNRTL)
Dans certaines communes, nombre de suggestions de citoyens restent lettre morte.
Aucune réponse n’y est apportée, même lorsqu’il s’agit de problèmes de sécurité ayant entraîné des accidents graves, voire mortels.
3. La LOGIQUE de CLAN
■ un MANQUE de DÉBAT SINCÈRE
Seule une minorité d’élus s’expriment de manière indépendante et sincère, dans l’intérêt général, lors des assemblées. En effet, la plupart des élus s’alignent systématiquement derrière la position de leur chef, quelle qu’elle soit, selon une logique de clan, au mépris de l’intérêt général. Cela est d’autant plus le cas lorsque le chef possède un pouvoir important résultant de multiples mandats au sein de diverses collectivités.
Ainsi, ces élus ne risquent pas de se faire mettre à l’écart du groupe par leur chef, et de perdre certaines prérogatives ou certaines facilités pour leur collectivité. Ceux qui versent dans cette logique de clan peuvent être qualifiés de « vendus ».
Il faut saluer l’honnêteté intellectuelle et le courage de la minorité d’élus qui, au sein d’un groupe, osent poser des questions et dire leur désaccord sur certains points.
Le manque de réactions des citoyens contribue également à un manque de débat.
Certains citoyens, employés dans une collectivité territoriale ne peuvent pas s’exprimer publiquement car leur emploi dépend directement d’un élu. Ils peuvent également être soumis à un devoir de réserve. D’autres ne peuvent pas se le permettre non plus car ils travaillent dans un secteur d’activité qui dépend fortement des décisions des élus locaux.
D’autres citoyens pourraient, au contraire, s’exprimer, mais ne le font pas, par crainte irrationnelle « de se faire mal voir » par le maire ou d’autres élus.
Ce manque de débat sincère, et donc d’approfondissement des dossiers au sein de certaines collectivités a pour conséquence des réalisations de faible qualité, ce qui est une forme de dilapidation d’argent public.
■ autres MANIFESTATIONS de la LOGIQUE de CLAN
Cette logique de clan se manifeste aussi entre les différents échelons de collectivités, au sein d’un même parti ou d’un même bloc politique.
Ainsi, une mauvaise orientation de l’Europe ou de l’Etat est néanmoins appuyée par les majorités régionales départementales, et communales (par exemple le développement massif de l’hydrogène).
De même, un projet de mauvaise qualité porté par une commune peut se retrouver tout de même subventionné par l’Europe, l’Etat, la région, le département et la communauté de communes (par exemple certains centres thermoludiques).
Cette logique de clan dans le monde politique a toujours existé. Cependant, la perte de valeurs au cours de ces dernières décennies, l’a rendue particulièrement forte. De plus, l’incapacité de certains dirigeants politiques d’aujourd’hui à penser certains projets la rend d’autant plus préjudiciable.
Cette logique de clan se manifeste également entre certains élus et la population.
Ainsi, seules les personnes de l’entourage de certains élus sont réellement écoutées.
4. Un MANQUE d’ÉLUS d’OPPOSITION
Il n’existe pas d’élus d’opposition (et ayant une attitude constructive) au sein du conseil municipal de nombreuses communes, alors que celles-ci font face à des enjeux importants. Cela limite grandement les débats sur les différents projets, ce qui en affecte la qualité.
5. Un MANQUE NATUREL de COMPÉTENCES
■ Un MANQUE de COMPÉTENCES SPÉCIFIQUES
Certains élus se retrouvent de manière tout à fait fortuite à des postes de direction pour lesquels ils n’ont pas les compétences spécifiques nécessaires.
Par exemple, un maire peut se retrouver, de manière fortuite, président du conseil d’administration d’une station de ski ou/et d’un établissement thermoludique.
Pour cela, les qualités intellectuelles et relationnelles ne suffisent pas. Il faut un talent particulier pour le développement de ces activités. Cela provient notamment d’une certaine sensibilité, d’un certain goût pour ces activités. En effet, si n’importe quelle personne peut faire construire un bassin et y mettre de l’eau tiède, cela n’en fait pas pour autant un centre thermoludique de qualité. Idem pour les stations de ski, bases de loisirs, etc.
Néanmoins, il est tout à fait normal qu’un maire, comme tout un chacun, n’ait pas un goût particulier pour toutes les questions auxquelles il est confronté. Mais un maire qui n’a pas de compétence pour un sujet important concernant sa commune devrait pouvoir déléguer cela à un autre élu compétent. Il est de sa responsabilité de construire une équipe avec des sensibilités, et donc des compétences diverses. Or, bien souvent, cela n’est pas le cas.
■ Des BUREAUX d’ÉTUDE PLUS OU MOINS COMPÉTENTS et SINCÈRES
Force est de constater que le passage par des bureaux d’études et autres cabinets de conseil ne garantit en rien la qualité d’un projet et que tout dépend du talent des dirigeants politiques et de leur entourage.
L’élu est responsable de choisir le bureau d’études qui mènera un projet. Donc si un élu ne sait pas sélectionner un bureau d’études compétent, le projet ne sera pas réussi.
Loudenvielle a été un modèle de réussite économique parce que le maire et conseiller départemental, Michel Pélieu, a su faire construire des équipements touristiques de grande qualité. Il n’en est pas de même dans une grande partie des autres vallées.
Par ailleurs, certains rapports de consultants comprennent des centaines de pages d’état des lieux et de théorie pour donner une apparence de volume de travail, mais proposent peu de solutions concrètes.
Certains consultants semblent également proposer des solutions à la mode, même si celles-ci ne sont pas pertinentes. C’est le cas par exemple des parcours de santé dans des jardins publics, comprenant des équipements de musculation qui ne sont pas non utilisés (car les personnes qui pratiquent la musculation vont dans une salle pour cela).
Enfin, certains bureaux d’études ne semblent fournir des études que pour justifier une décision prise arbitrairement par un élu. En pratique, ceux-ci se révèlent donc être davantage des chargés de communication que des experts indépendants.
6. Un MANQUE de SINCÉRITÉ face aux RÉSULTATS
■ Le MANQUE de REMISE en QUESTION
Certains élus refusent de se remettre en question, et de corriger ce qui n’a pas été fait correctement, par crainte que cela affecte leur image publique ainsi que par fatuité (« satisfaction excessive et ridicule de soi-même » CNRTL).
Les conséquences de cela sont lourdes pour la collectivité.
Contrairement à une entreprise qui est obligée, pour sa survie, de contrôler ce qui a réussi et ce qui a échoué, et de corriger ses erreurs, la plupart des collectivités n’effectuent pas cela. Ainsi, certaines aberrations perdurent au lieu d’être corrigées.
■ L’ILLUSION par la COMMUNICATION
Certains élus sont « doués » en communication: en relationnel (être agréable aux autres) et en langue de bois (l’art de répondre de manière abstraite à une question concrète afin de « noyer le poisson ») et autres techniques de manipulation innées chez certains d’entre eux.
Coluche disait ainsi à propos de la langue de bois des politiciens « Quand un politicien a fini de te répondre, tu comprends plus la question que t’as posée ».
Cette roublardise s’inscrit dans une société du paraître, et leur confère une certaine image positive auprès d’une population qui ne peut pas porter de jugement avisé sur leur action car elle ne connaît pas le détail des dossiers.
Cependant, ces « facilités » de communication n’en font pas pour autant des élus compétents sur le fond des dossiers. Certains d’entre eux pourraient même être qualifiés de « spécialistes en relationnel, vides de fond ».
7. La PROPAGANDE CYNIQUE
De nombreux élus ayant des responsabilités particulièrement élevées (présidents de communauté de communes, de département, de région, et de la république) dilapident sciemment l’argent public pour faire indirectement leur propre publicité.
Certains présidents de collectivités territoriales se plaignent également de ne pas recevoir suffisamment de dotations de la part de l’Etat, alors qu’ils dilapident des sommes très importantes pour faire leur propre propagande.
Un audit de ces dépenses de communication cyniques devrait être mené.
8. CONCLUSION
Pour l’ensemble des raisons citées précédemment:
– l’incurie
– la logique de clan
– l’absence de remise en question face à de mauvais résultats
– la roublardise et le cynisme
certains élus font preuve de peu de souci pour l’intérêt général, et manquent gravement à leurs responsabilités.
D’un autre côté, nombre de citoyens ne s’intéressent pas à la chose publique cf évolution de la société – fin de page, et ne réagissent pas face aux problèmes patents qu’ils rencontrent au niveau local, ce qui n’incite pas certains élus à prendre leurs responsabilités.
Pour ces deux raisons, nous nos trouvons actuellement dans une démocratie à bout de souffle.
Dans bien des collectivités, notre démocratie ressemble à une monarchie décadente, dans laquelle une sorte de monarque décadent décide de tout sans consultation de la population, selon son humeur, et sans analyse approfondie des questions. Ses décisions sont « le fait du prince ».
Cela se traduit par des équipements publics de piètre qualité, une dette publique très élevée, ainsi que bien d’autres problèmes.
Ces élus ne prennent en considération que les rapports de force politiques.
Les tentatives citoyennes de les alerter sur certains problèmes ou possibilités d’amélioration restent vaines.
Aussi, les citoyens engagés sont obligés de constituer des associations et de porter des pétitions afin d’acquérir un certain poids politique permettant d’exercer un certain contre-pouvoir.