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La PERTE de CULTURE GÉNÉRALE
et COMMENT y REMÉDIER
3. Une PERTE de CULTURE GÉNÉRALE
et donc de CAPACITÉS d’ANALYSE de la SOCIÉTÉ
1. PRÉAMBULE
Grâce à la formation professionnelle, la plupart des compétences professionnelles persistent.
2. La BAISSE du NIVEAU SCOLAIRE dans l’ENSEIGNEMENT GÉNÉRAL
(primaire et secondaire), dans les années 2000 et 2010.
Tous les classements internationaux, et les avis des professeurs l’attestent.
Les principales causes de cela sont: (cf école)
– la moindre qualité des programmes scolaires (en premier lieu)
– le moindre niveau d’exigence (avec des notations trop larges)
– la fin du redoublement obligatoire depuis 2014 (ce qui amène des élèves qui n’ont pas de bases jusqu’au bac)
– la perte d’autorité des professeurs (c’est-à-dire leur grande difficulté à pouvoir sanctionner les élèves fauteurs de trouble)
– des sources de distractions omniprésentes via le téléphone portable en classe et au domicile de l’élève
Remarques:
Le niveau scolaire atteint par une personne n’est pas représentatif de son niveau de culture générale et d’ouverture intellectuelle.
La grande majorité des personnes très diplômées possèdent une faible culture générale car elles oublient, après leurs études, presque tout ce qu’elles ont appris, en dehors de ce qui est nécessaire à l’exercice de leur profession.
A l’inverse, certaines personnes qui ont fait peu d’études possèdent une grande culture générale parce qu’elles apprennent tout au long de leur vie, notamment en lisant, en visionnant des reportages intéressants et en discutant avec d’autres personnes.
De même, une personne qui a étudié dans les années 2010 n’a pas nécessairement un moins bon niveau de culture générale qu’une personne qui a étudié dans les années 70, 80 ou 90.
Une culture qui n’est pas entretenue se perd largement.
Le principal facteur de culture générale est le désir d’apprendre, de comprendre.
3. Les FACTEURS ABRUTISSANTS
DIVERTISSEMENT et PUBLICITÉ, RÉSEAUX SOCIAUX, JT, DÉBATS POLITICIENS
[Prendre pleinement conscience de l’anesthésie, du lessivage, de l’abrutissement causé par l’excès de divertissement]
Dans son ouvrage Se distraire à en mourir publié en 1985, Neil Postman explique en profondeur les conséquences du passage de l’ère culturelle du livre à celle de la télévision, depuis la Renaissance jusqu’aux années 80.
Etant donné la progression de l’espace pris par les écrans depuis cette époque, ce livre est encore plus d’actualité aujourd’hui.
■ L’ABSORPTION dans le DIVERTISSEMENT et les RÉSEAUX SOCIAUX
● La MULTIPLICATION des PROGRAMMES de DIVERTISSEMENT
Le goût pour le divertissement a toujours existé. Les Romains réclamaient déjà « du pain et des jeux », ce qui sous-entend qu’ils n’étaient pas intéressés par les activités culturelles.
Néanmoins, à partir des années 60, un large accès à l’enseignement secondaire et supérieur, associée à la hausse de temps disponible et à une augmentation de l’offre culturelle, a généré un intérêt conséquent pour la culture chez une large part de la population.
Par la suite, les programmes de divertissement se sont multipliés selon 4 grands paliers:
– dans les années 1980 avec le développement de la télévision, notamment les « séries américaines »
– dans les années 1990 avec la multiplication des chaînes de télévision par le câble et le satellite,
– dans les années 2000 avec Internet (réseaux sociaux, jeux etc) sur l’ordinateur
– dans les années 2010 avec Internet sur le smartphone, accessible en permanence
Cela a entraîné une forte hausse du temps passé devant les écrans, à consommer des programmes de divertissement (sport professionnel, émissions de téléréalité etc).
● L’ASSOCIATION avec la PUBLICITÉ ABRUTISSANTE
De plus, ces programmes de divertissement dans l’espace numérique sont fortement assortis de publicité.
De même dans les lieux physiques de divertissement: les panneaux publicitaires situés tout le long des terrains de foot ou de rugby ont été remplacés par des écrans aux messages changeants, ce qui constitue une publicité beaucoup plus agressive, intrusive qu’auparavant.
(Néanmoins, cette dernière ne sera pas combattue car personne n’est obligé de regarder un match de foot).
● LA NOCIVITÉ DÉPEND de la QUANTITÉ CONSOMMÉE
Il ne s’agit pas de décrier les programmes de divertissement en tant que tels, bien que la publicité très agressive via les écrans soit mauvaise en soi.
Ces programmes peuvent servir à « se vider la tête », à arrêter de penser pendant un certain temps pour que le cerveau se repose.
Il en va de même d’autres activités telles qu’écouter de la musique.
Il s’agit de constater l’ampleur de la consommation de divertissement au cours des dernières décennies, et les conséquences funestes de cela sur la société.
Une comparaison peut être réalisée simplement avec la consommation de vin ou d’un autre alcool: si la consommation d’un verre de vin par jour n’est pas mauvaise pour la santé, consommer plusieurs bouteilles par jour est, par contre, très mauvais pour la santé physique et mentale.
Cela crée également des centres d’intérêt superficiels et artificiels, au détriment des choses profondes.
● LES RÉSEAUX SOCIAUX et autres PLATERFORMES telles que YOUTUBE
Ils constituent des outils de communication très pratiques.
Néanmoins, ils ont été pensés de manière à captiver les utilisateurs le plus longtemps possible, notamment par le biais des « like » et des notifications.
Lorsqu’une personne poste un message, une photo ou une vidéo et qu’elle reçoit des « like », cela est gratifiant pour elle, et l’incite donc à en poster davantage.
Les notifications incitent également à consulter très souvent ces sites.
Ces réseaux sociaux constituent ainsi une addiction pour une grande partie de la population.
Ils ont d’ailleurs été pensés pour cela, afin que la personne reste le plus longtemps possible sur ces sites, pour qu’elle consomme le plus de publicité possible, qui est la source de revenu de ces sites.
Or, l’addiction est une aliénation car la personne, prise émotionnellement dans ce qui est devenu un besoin, ne ressent pas l’ampleur des conséquences négatives de cela.
Il existe de nombreuses caricatures à ce sujet, par exemple, celle-ci.
Les notifications sont également source de déconcentration chez une personne en train de travailler ou de lire.
Suggestions de rapport aux réseaux sociaux
des comptes professionnels ou associatifs
Dans certains cas, les réseaux sociaux sont utilisés pour la diffusion d’informations relatives à une activité professionnelle ou associative. Ils ont alors valeur de média.
Il est possible de faire un copier/coller sur un fichier Word des informations les plus intéressantes afin de conserver celles-ci, comme s’il s’agissait d’articles de journal.
des comptes personnels
Quelques fois par jour suffisent.
Au-delà de cela, il s’agit d’une addiction dommageable, qui réduit le temps de vie passé dans l’espace physique et dans des activités enrichissantes.
■ Le POUVOIR ABRUTISSANT du JOURNAL TÉLÉVISÉ…
Le journal télévisé est, par nature, aliénant. Le flux d’informations juxtaposées, d’importance très variables et sans prise de recul (permettant une analyse approfondie), embrouille et lessive l’esprit du téléspectateur.
Il en va de même des informations à la radio.
De plus, le sport professionnel, la vie privée des célébrités, les faits divers, les intempéries et les guerres y occupent une place prépondérante car cela génère de l’audimat.
Il s’agit donc largement « d’infotainment », mélange d’information et de divertissement (« entertainment » en anglais) et de sensationnalisme, au détriment des informations enrichissantes.
La répétition d’images dramatiques de guerre, d’accidents, d’intempéries etc sans que le téléspectateur y soit confronté, finit par rendre ces choses banales dans l’inconscient du téléspectateur, ce qui génère de l’indifférence.
Le journal télévisé s’apparente ainsi largement à du divertissement, même s’il fournit quelques informations pertinentes. Cependant, ces dernières sont néanmoins noyées dans une masse d’informations peu intéressantes.
■ … et des DÉBATS-PUGILATS POLITICIENS
Par ailleurs, la plupart des débats entre politiciens sont érigés en spectacle de joutes verbales pour faire de l’audimat. Le but des politiciens participants et d’essayer de décocher des « punchlines » devant ridiculiser son adversaire, au détriment de la réflexion de fond. Cela s’apparente donc davantage à du divertissement qu’à un programme enrichissant.
La plupart de ces débats entre politiciens ne sont même pas audibles tellement ces derniers parlent en même temps, en s’aboyant les uns sur les autres, au lieu de parler à tour de rôle.
Suggestions d’activités de remplacement
Il s’agit de retrouver des plaisirs plus profonds et durables que ceux liés aux programmes de divertissement et autres programmes lessivants.
La lecture de livres ou le visionnage de reportages intéressants permet d’apprendre davantage que de regarder un débat politicien.
Par ailleurs, l’espace physique apporte des sources d’équilibre plus fortes que l’espace étriqué des réseaux sociaux, des jeux vidéos et autres programmes de divertissement.
Toute la richesse d’un paysage ou d’une personne en face de soi est plus appréciable que ces divertissements, qui ne devraient occuper qu’une faible partie de notre temps libre.
Les promenades dans la nature ou la participation à des associations sont, par exemple, des activités plus enrichissantes que de rester avachi devant un programme de divertissement.
■ CONSÉQUENCES de cette FORTE EXPOSITION à des FACTEURS ABRUTISSANTS
Aujourd’hui, la population qui passe une grande partie de son temps libre devant des programmes de divertissement fortement assortis de publicité, ne peut pas ressortir indemne de cela, loin de là, et contrairement à ce qu’elle en croit.
L’humoriste Blanche Gardin a réalisé un sketch sur cela.
La population est donc nécessairement imprégnée de cela dans son inconscient, ce qui la pousse automatiquement, par addiction, à consommer à nouveau des programmes de divertissement, ainsi que la publicité associée.
Le divertissement a pris autant de place dans l’espace mental de la société que la religion chrétienne jadis. Cependant, contrairement à la religion, il est vide de valeurs.
Cela contribue donc très fortement à « l’abrutissement des masses » que les intellectuels évoquaient dans les années 80 et 90, et qui a atteint un niveau extrêmement élevé. Cela ne concerne pas que les catégories populaires, mais l’ensemble des catégories socio-professionnelles.
En langue anglaise, cela s’appelle le « brainrot » qui signifie « pourrissement du cerveau ».
Cette absorption dans le divertissement, notamment dans l’espace numérique, ne semble pas rendre une grande partie de la société plus heureuse, comme en témoigne le nombre important de personnes en souffrance psychologique.
4. S’INFORMER, APPRENDRE par le FORMAT ÉCRIT
■ La GRANDE SUPERIORITÉ de l’ÉCRIT
Le format écrit est, au niveau de l’acquisition de connaissances, d’un intérêt très supérieur au format audiovisuel.
Ce dernier est néanmoins utile dans les certains cas, par exemple afin de présenter un exercice physique, ou une technique de travail.
Il est infiniment plus facile d’apprendre à partir d’un texte plutôt à partir d’une vidéo car il est possible de réviser facilement ces connaissances et d’en conserver une mémoire visuelle.
A contrario, la quasi totalité des informations acquises en visionnant une vidéo sont très rapidement oubliées.
Lors de la lecture et de la relecture, il est également possible de s’arrêter pour évaluer la pertinence de ce qui est écrit, et effectuer un lien avec ses connaissances, ce qui est nécessaire pour en acquérir de nouvelles.
La lecture et révision de grandes œuvres, ainsi que celle de manuels scolaires, d’atlas et de sites internet tels que Wikipédia permettent ainsi d’acquérir des BASES.
A contrario, une personne qui papillonne sur les réseaux sociaux ne récolte que des bribes de connaissances qu’elle ne peut pas relier à des bases et qu’elle finit donc par oublier.
■ TRANSCRIRE CERTAINES VIDÉOS INTÉRESSANTES en TEXTES
Les plateformes audiovisuelles telles que YouTube contiennent des vidéos intéressantes: interviews, reportages, et autres présentations de livres intéressants.
Il s’agit de transcrire celles-ci en textes.
Suggestions pour transcrire les vidéos en textes
Télécharger la vidéo par le site savefrom.net (ou la version payante de YouTube) puis d’utiliser le site riverside pour transcrire la vidéo en texte. Il est généralement plus pratique d’utiliser ce site en matinée lorsque les serveurs sont peu occupés. Faire ensuite un copier/coller sur Word.
Ensuite, lors de la lecture, il est nécessaire de mettre en évidence les passages intéressants, par exemple en les surlignant. Utiliser 2 couleurs pour souligner les passages importants et les passages très importants. Cela permettra de pouvoir s’y référer ensuite facilement.
Il est également utile de conserver le lien vers la vidéo d’origine comme preuve de ces sources d’informations.
S’il s’agit d’un reportage ou d’un exposé, cela permet également d’en retrouver les images.
Nommer le document par un titre explicite et le ranger dans une bibliothèque numérique personnelle, organisée par thèmes.
De même, lorsque l’on se rend à une réunion ou à une conférence, il est nécessaire de prendre des notes afin de pouvoir les relire, sans quoi, les informations acquises sur le moment sont très vite oubliées.
■ Les LIMITES de la PRESSE ÉCRITE GÉNÉRALISTE MAINSTREAM*
* les journaux les plus lus
Les articles liés aux faits divers, aux intempéries, au divertissement, aux sondages politiques, et à la politique politicienne y occupent désormais une place prépondérante, répondant ainsi à l’évolution des attentes des lecteurs.
A cela s’ajoutent désormais une grande partie d’articles spéculatifs inutiles, notamment sur ce que pourrait annoncer un dirigeant politique.
Cette part prépondérante accordée aux informations peu intéressantes se fait au détriment de celle relative aux sujets de fond.
Cela génère un cercle vicieux à l’échelle de la société: moins la population s’intéresse aux sujets de fond, moins il y a d’articles de fond, moins la population s’intéresse aux sujets de fond.
Il est également fréquent de trouver des (pseudo) articles de journaux qui sont en réalité des communiqués de presse, sans que cela ne soit mentionné. Il s’agit, dans ces cas, de textes rédigés par des services de communication, et transmis au lecteur sans aucune revue critique journalistique.
Il existe aussi des cas dans lesquels cela est dument mentionné.
■ Les AVANTAGES de la PRESSE ÉCRITE de QUALITÉ
La presse écrite reste, par nature, d’un intérêt infiniment supérieur à la presse audiovisuelle car elle permet au lecteur de s’extraire du flux général d’informations pour sélectionner uniquement les articles qui l’intéressent. Le lecteur est dans une démarche intellectuelle active de recherche d’informations, pouvant se référer également à des articles précédents sur le même thème ou à ses recherches personnelles pour compléter les informations contenues dans un article.
A contrario, le téléspectateur ou auditeur, est dans une démarche intellectuelle passive dans laquelle il intègre peu d’informations.
Il est également utile de lire les commentaires relatifs à un article.
Certains commentaires sont très intéressants, parfois même davantage que l’article en lui-même.
Il est tout de même nécessaire de repérer les faux commentaires, qui sont écrits par des services de communication ou des lobbyistes, qui ne sont pas sincères. Ces faux commentaires sont généralement vides de fond et ressemblent à de la propagande.
Au niveau local, le média « Scoop it Aure-Louron » effectue de la « curation de contenu »:
il sélectionne les informations les plus intéressantes parues dans la presse locale. Il publie également des informations en provenance des collectivités locales, et écrit ses propres articles.
La presse écrite spécialisée est également restée d’un bon niveau.
Suggestions d’utilisation de la presse écrite
Comme pour les vidéos, il s’agit d’enregistrer les articles intéressants sur un document Word, et de mettre en évidence les passages intéressants afin de pouvoir s’y référer ultérieurement.
Enregistrer également les commentaires les plus intéressants relatifs à ces articles.
5. CONSÉQUENCES de ce LESSIVAGE
la BAISSE de NIVEAU en FRANÇAIS, notamment en VOCABULAIRE
■ La PERTE de CULTURE LITTÉRAIRE et ses CONSÉQUENCES
[Revisiter les classiques pour maintenir ses bases de culture générale]
Les œuvres des grands écrivains français (La Fontaine, Molière, Hugo etc), sont moins enseignées qu’auparavant et sont donc moins connues.
Ceux-ci sont d’ailleurs devenus nettement moins connus que certains joueurs de foot !
(Ne pas voir dans ce propos un côté nationaliste: les grands écrivains étrangers sont également à étudier: Shakespeare, Goethe, Cervantes, ainsi que les grands auteurs d’autres civilisations).
Les œuvres de La Fontaine constituent des leçons de vie: par exemple Le corbeau et le renard, Le héron, La cigale et la fourmi. Celles de Molière nous expose les vices des hommes: Dom Juan, Le Tartufe, Le malade imaginaire, Les précieuses ridicules etc. Hugo nous enseigne l’empathie: Le mendiant etc
L’utilisation du récit fait appel à notre imaginaire, ce qui apporte une grande force à ces textes, dans les messages qu’ils veulent faire passer.
Ces œuvres avaient ainsi contribué à construire une certaine sagesse et psychologie populaires.
Les figures de style sont également moins bien connues: métaphore, allégorie, métonymie, litote, euphémisme, antiphrase, périphrase, anaphore, antonomase etc. Ces figures de style permettent de donner de la force à un propos.
■ La PERTE de VOCABULAIRE
[Retrouver ou acquérir ce vocabulaire indispensable à une critique avisée de la société]
Les mots suivants (et autres mots associés: adjectif par rapport au nom commun etc) sont devenus de plus en plus rares dans l’espace médiatique et politique:
● sur les mentalités
mentalité, esprit, âme, dignité, indignité, vice – vertu, le bien – le mal, morale, éthique, cynisme, égoïsme, bassesse, ignominie, perversion, comportement de bas étage, compromission, bienveillance – malveillance, lâcheté – courage, générosité, égoïsme, superficialité – profondeur, vacuité, vanité, fatuité, pérorer, ne pas voler haut, se trouver au raz des pâquerettes, hypocrisie, arriéré, obédience, dogme – dogmatique, obtus, avoir des œillères, carcan idéologique, remise en question, capacité d’écoute, mégalomanie (de certains dirigeants).
● sur les relations humaines
respect, décence, savoir se tenir, empathie, courtoisie, délicatesse, attention, gentillesse – méchanceté, aigreur, animosité, hargneux, rageux.
● sur la connaissance
inculture, ignorance crasse, ignare, incompétence, illettrisme, bêtise, sottise, ridicule, niaiserie, lapalissade, poncif, platitude, un classique, un chef d’œuvre.
● sur la société
se faire bouffer par (la télé, les réseaux sociaux etc), perte de valeurs, délitement, déliquescence, déclin, régression, décadence, médiocrité, inconsistance, laisser-aller, incurie, inconséquence, imprévoyance, essentiel – superflu, gaspillage, consumérisme, futilité, cupidité, matérialisme, hédonisme, idéalisme, humanisme, sobriété, élégance, émerveillement, épanouissement, intérêt général, bien-fondé, clientélisme, citoyenneté, sacrilège, anachronique, rétrograde, barbarie.
● sur la manipulation
manipulation, conditionnement, subliminal, démagogie, enfumage, abrutissement, crétinisation, lobotomisation, lessivage des esprits, infantilisation, aliénation, aveuglement, cécité, tartufe – tartuferie, baratin, roublardise, bagout, artifice, factice, sophisme, langue de bois, courtisan, flagorneur, obséquieux, mielleux, combine, tromperie, escroquerie, malversation, faire la danse du ventre, piège à cons, idiot utile.
Ces mots ont largement disparu de l’espace médiatique probablement parce qu’ils servent à critiquer le système consumériste, qui est fondé sur la publicité, qui est la source de revenu de ces médias.
■ SYNTHÈSE des CONSÉQUENCES SOCIÉTALES
Or, ces mots, qui étaient largement utilisés jusqu’aux années 90, sont nécessaires à un esprit critique.
Ils permettent de pouvoir caractériser, en partie, l’évolution de notre société depuis les années 70 jusqu’à aujourd’hui.
Cela diminue considérablement les ressorts intellectuels et émotionnels de la société pour lutter contre les aberrations de ce monde.
En relation avec cela, l’indépendance d’esprit (ou l’esprit critique), la capacité d’écoute et de remise en question, et même le sens de l’humour (qui découle de ces précédentes qualités), sont également devenues des qualités de plus en plus rares.
la VULNÉRABILITÉ face à la MANIPULATION par le LANGAGE
[Reconnaître ces techniques de manipulation par le langage, afin de ne pas les subir]
■ Le REMPLACEMENT de CERTAINS MOTS
Ce qui était désigné, jadis comme de la manipulation ou du conditionnement (termes très péjoratifs), est aujourd’hui valorisé comme étant du marketing et de la communication (termes plutôt laudatifs).
La propagande (terme péjoratif) d’hier est devenue « marketing politique » (termes plutôt laudatifs).
« Etre sympa » est perçu comme « être gentil ». Pourtant, il s’agit d’une apparence qui ne dit rien du fond de la personne.
Par ailleurs, certains mots connotés trop négativement étaient dérangeants pour une partie de la population.
Ils ont été remplacés par des acronymes au moindre impact émotionnel.
Ainsi, « SDF » a remplacé « clochard », « CSP+ » a remplacé « bourgeois ».
■ Le GALVAUDAGE de CERTAINS MOTS
Certains mots sont désormais galvaudés* dans l’espace médiatique et dans l’espace public, par des professionnels de la communication.
* définition du CNRTL (Centre National de Ressources Textuelles et Lexicales): « Affaiblir la portée, la valeur d’un mot par le mauvais emploi qu’on en fait ».
Par exemple, un bon joueur de foot est qualifié de « génie » réalisant un « chef d’œuvre » par le commentateur dès lorsqu’il réalise un match remarquable. De même, le mot « mythique » est très souvent employé par les services de communication des collectivités, pour essayer de valoriser un lieu, même si celui-ci ne présente qu’un intérêt local.
Le terme de « vendeur » a été remplacé par celui de « conseiller ».
Ce galvaudage des mots se retrouve aussi dans l’espace physique.
Ainsi, certaines agences immobilières se nomment « cabinet immobilier », car cela possède une connotation sérieuse, évoquant le monde médical ou du notariat.
La population finit par intérioriser ces mots galvaudés à force de les voir ou de les entendre, d’autant plus que son esprit critique est faible par manque de vocabulaire et de culture générale.
Ainsi, chez une partie de la population, cela fait perdre le sens de certains mots, qui permettaient de prendre la mesure de ce qui est important et de ce qui ne l’est pas.
■ MOTS et EXPRESSIONS INVENTÉS contre les DÉFENSEURS de l’ENVIRONNEMENT
Il s’agit d’une technique de manipulation de l’opinion contre les défenseurs de l’environnement.
« Ecoterroriste » désigne des militants écologistes qui s’opposent à certains aménagements.
Ce mot n’a bien sûr aucun sens, le terrorisme évoquant des massacres humains, ce qui n’a rien à voir avec l’action de ces militants.
« Ecologie punitive » est également totalement démagogique. Il est tout à fait normal qu’un produit soit taxé à hauteur de la pollution qu’il génère.
■ Aux ÉTATS-UNIS, l’ADMINISTRATION TRUMP
SUPPRIME l’USAGE des MOTS LIÉS aux RÉCHAUFFEMENT CLIMATIQUE
dans les rapports officiels.
A la manière de Big Brother dans le roman d’anticipation 1984 de Georges Orwell, l’administration Trump supprime ces mots afin que la population ne les aie pas à l’esprit.
En pratique, les scientifiques qui publient des rapports incluant des mots tels que « réchauffement climatique » voient leurs subventions coupées. cf article de presse.